Née en Mars d'une année fort lointaine, durant un mois hivernal dont les flocons tombaient vivement sur le sol japonais, Juna vit le jour dans une maternité de la capitale japonaise. Cette dernière, comme tous bébés normalement constitué se mit à pleurer dès qu'elle fut extraite du corps de sa mère. Ses larmes étaient aussi chaude que son corps de nouveau né. Les oiseaux situés à l'extérieur, posé sur une branche à l'abris du vent et de la neige avaient cessé leur vent et s'étaient enfuis à vives ailes. En bref, ce fut l'une des plus banales naissance que l'on pu imaginer pour une femme tel qu'elle.

Dès sa naissance, Juna attisa la curiosité des habitants de son petit village, quelques jours après être retournée chez elle. Ses yeux étaient d'un pâle absolut, les mêmes yeux que son père mais, ceci, tous l'ignorait, ne l'ayant jamais vu. Ses yeux étaient le seul héritage de lui. Sa peau était aussi foncée que celle de sa mère, son nez discret, ses lèvres fines et ses yeux en amande tout comme elle. En bref, Juna était presque la copie conforme de sa mère, chose qui ne lui déplu jamais.

Elle grandissait auprès de sa mère, jours après jours. Parfois, elle voyait son père sans savoir qui il était. Parfois, elle posait des questions à sa mère afin d'en savoir un peu plus, puisque les gens qu'elle fréquentait en avait généralement un. Mais, les questions restaient sans réponses. Grandissant toujours, Juna devint légèrement turbulente, elle ne se laissait pas faire et aimait embêter les autres ; c'était sa façon de faire.

Lorsqu'elle rentra en maternelle, elle fit la rencontre d'une enfant qui était son opposé complet. Elle était toujours calme, discrète, intelligente, elle faisait preuve de bon sens pour son bas âge. Elle se nommait Miho Akahiko. Miho et Juna se lièrent peu à peu d'amitié. Au début, elles se livraient une bonne guerre, toujours à plaisanter. Mais finalement, elles se rendirent qu'elles étaient de plus en plus proche. Finalement, elles allèrent de l'avant ensemble, passaient les années, les familles se rencontrèrent. Leur amitié était fusionnelle. Bien que si différente et si amies, les deux jeunes femmes se disputaient en de rare occasions et tout le monde semblait surpris lorsque cela arrivait ; ce n'était pas particulièrement dur ou violent mais, elles pouvaient se faire la gueule sans se parler durant des heures. Jamais bien longtemps.

Le temps ne cessait de passer. Juna semblait être très épanouie dans les écoles qu'elles fréquentaient ensemble. La primaire fut une partie de jeu pour elle. Miho, elle, travaillait durement mais, accordait beaucoup de temps à Miho. Juna ne le supportait pas. Première de la classe, amie avec tout le monde, appréciée de tous les professeurs... Miho était ainsi. Juna était jalouse. Juna le lui faisait comprendre par des attentions, des blagues très discrètes. Si extérieurement, Juna se montrait des plus gaies, intérieurement cela la détruisait à petit feu. Une jalousie qui, comme une flamme, consumerait son fort intérieur.

Comme si cela ne semblait pas être assez dur, Juna subit une nouvelle épreuve qui fit basculer sa vie. Sa mère, surmenée, fatiguée et terriblement stressée depuis la naissance de Juna succomba aux blessures provoquées par un accident de la route après trois jours de coma. Juna en fut anéantit ; jamais elle ne sentit un grand vide aussi important que celui-ci. La famille de Miho proposa bien de l'adoptée mais elle ne le souhaitait pas ; certes, elle était sa meilleure amie. Mais elle n'oubliait pas qu'elle en était jalouse. Comment l'oublier ? En ces jours tristes qui précédait son septième anniversaire, Juna était capable de donner une définition exacte du mot mort ; partie de la vie qui sert à arrêter de souffrir pour faire souffrir les autres. Elle le vivait.

Habitant chez sa tante qui, par chance, fut sa voisine, Juna fut élevée comme une petite princesse ; sa tante était quelqu'un de terriblement gentil qui n'aimait pas voir les gens tristes. Si c'était en plus sa petite nièce alors c'était un sacrilège. Juna n'était pas du genre à demander des choses impossibles, des objets qui coûteraient des milliers de Yens, elle n'était pas réellement du genre matériel. Tout ce qu'elle voulait faire, c'était du sport. Tout comme Miho. Elle se mit alors à la course.

Grandissant toujours plus vite, Juna n'oubliait jamais d'aller au moins une fois par semaine sur la tombe de sa mère. Miho et elle étaient toujours de grandes amies, beaucoup enviait leur amitié, tout le monde en parlait ; " Ce sont elles, qui se connaissent depuis si longtemps, qui se dispute presque jamais... Vous pensez qu'elles s'aiment ?" Les rumeurs allaient de bon train mais rien, ni même les hommes - parce que oui, à sept ans, il arrive à certains enfant de dire si un garçon est mignon, pour rire - pouvait les séparer. Briser leur amitié.

Malgré les études qui s'intensifiait, elles trouvaient un moyen de se voir, jours après jours. La tante de Juna se remaria tandis que les parents de Miho divorcèrent. Elle ne sortit plus de chez elle durant dix jours et Juna en fut terriblement affectée. Les années qui suivirent s'écoulèrent sans aucun problème.



Oh, que la vie peut-être bien cruelle. En ces temps-là, Juna venait de faire treize ans. Toujours aussi proche de sa meilleure amie. Toujours plus jalouse que les années précédentes. À la fois calme et perturbée ainsi que perturbante, Juna ne change pas. Miho, elle, elle ose un peu plus... À croire qu'elle prend exemple sur sa meilleure amie. Chose qui déplaît fortement à sa mère qui, depuis le divorce, est devenue bien plus sévère avec sa fille. Malgré le fait qu'elles se parlent tous les jours grâce à internet, elles se voient de moins en moins hors des jours scolaires. Cette situation est pesante pour les deux jeunes femmes.

Les années se remirent à s'écouler comme si rien n'avait changé depuis leur enfance ; elles grandissaient, changeaient physiquement, mentalement, elles devenaient plus mature, plus comique, travaillant sérieusement pour leur avenir. Lorsqu'elles eurent toutes deux dix-sept ans, les deux jeunes filles participèrent à une course d'orientation au bord d'une falaise. Comme à leur habitude, elles se lançaient divers défis. Miho, toutefois, était bien moins sportive que Juna et ceci, tout le monde le savait. Ainsi, personne ne fut surprit en constatant que Juna était parmi les dernières durant la course.

Juna, très sportive, n'avait aucun mal à tenir le rythme comparé à certains. Parmi ces "autres" se trouvait Miho, qui n'avait que très peu d'endurance... Durant la course, quelques secondes à peine après s'être fait rattrapé par les tous derniers, Juna trébucha sur une racine qui sortait du sol et que la terre camouflait sans aucun mal. Juna trébucha donc et, héroïquement, Miho la tira en arrière, se projetant en avant. Durant une dizaine de minute, elle resta accrochée à une branche d'arbre tandis que Juna criait à l'aide, elle alla chercher les profs.

C'est paniquée qu'elle revint avec deux d'entre eux, devant elle, un arbre magnifique s'étendait... Quel fléau ! L'arbre était celui qui retenait son ami entre la vie et la mort. La branche semblant assez ancienne gisait au sol coupée en deux... Coupée en deux ?! Ils se précipitèrent au bord de la falaise, la jeune femme n'y était plus.

Peu à peu, Juna devint étrange ; elle arrachait les herbes, les fleurs, essayait de faire tomber les troncs, n'allait plus jamais en forêt et pleurait les soirs de noël en contemplant le sapin illuminé de milles feux. La jeune femme parlait souvent toute seule, étant persuadé que quelqu'un de bien réel, sa meilleure amie, se tenait à ses côtés. Durant des semaines, on fit comprendre à Juna qu'elle était schizophrène et à l'accepter mais, elle jamais elle n'accorda qu'on lui fasse des traitements afin de la "libérée".

Peu à peu, Juna reprit sa passion enfantine pour la musique, elle jouait du matin au soir, improvisait, apprenait de divers instruments... Elle adorait cela.

Juna avait la nationalité grâce à son père qui, bien qu'elle ne l'eut vu que peux de fois, étant un voyageur, était tout de même marié à sa mère. Juna partit donc en France, afin d'intégrer le pensionnat Chenonceau.

Depuis cet incident, le rêve commun des jeunes femmes est de créer un monde parfait, l'Utopie... C'est ainsi qu' « ensemble » elles ont créer un groupe composés des personnes idéalistes qui souhaiteraient voir naître un jour un monde gouverner par le bien.