Les souvenirs d'une orpheline.
Partie une ; la naissance et l'enfance d'une Aquarienne.
Les souvenirs de Aria, aussi loin qu'ils peuvent remonter, ne se souviendront jamais de sa naissance. Toutefois, certaines personnes, présentes ce jour-là s'en souvienne... C'était un jour de printemps, un magnifique jour de printemps où les oiseaux chantaient en volant haut dans le ciel, parfois se posant sur une branche d'arbre.
Les oiseaux chantèrent jusqu'au premier cri. Jusqu'à que sa mère hurle pour la première fois, un cri déchirant le calme. Son cri était dû au fait de pousser ; chose que toutes femmes normalement constituée redoute. Cela dura assez longtemps ; personne ne peut dire exactement combien de temps mais, lorsqu'ils sortirent tous de la maison des Lewith, il faisait presque nuit. Par delà l'horizon, le ciel était encore bleu mais lorsqu'on daignait lever la tête la seule chose que l'on voyait était le ciel obscure. Aria pleurait, comme tous les bébés, lorsqu'elle sortit du ventre de sa mère. Aria était le bébé « le plus beau du monde » comme n'importe qu'elle mère aurait dit. Aria était un bébé chanceux, ses parents n'étaient pas pauvre - ce n'était pas non plus les plus riches aubergiste - mais, ils pourraient subvenir à ses besoins.
Aria attisa la curiosité de plus d'un qui dès le lendemain de sa venue au monde se pressèrent d'aller à l'auberge : ses parents, Aleyä et Ingaël Lewith étaient deux personnes assez connues, toujours joyeux et fêtards. Le fait qu'ils eurent un enfant ne plaisait pas à tout le monde et la plupart parièrent sur une fermeture prochaine de l'auberge ; ils avaient tort.
Aria était le genre de bébés grincheux qui n'aime personne, pleure et râle tout le temps. Sa mère, Aleyä en riait beaucoup ; mis à part lorsqu'elle devait donner le sein et que par vengeance - ou sans le faire exprès - Aria la mordait, décrochant un cri de frayeur et de douleur à la jeune mère qui, au final, se remettait toujours à rire aux éclats ; elle était ainsi, Aleyä Lewith : toujours souriante, toujours à rire de toute. Une enfant adulte.
Peu à peu, Aria grandit sous les yeux de quelques habitants : elle ne sortait que très peu et Aleyä n'aimait pas la montrer aux autres mères, comme si elle en avait honte. Loin de là, le geste de Aleyä était en réalité de l'égoïsme pur et simple : « Mon Aria chérie est le plus beau bébé, il n'y a que nous qui puissions en profiter... Tant que nous le pouvons, gardons la pour nous ». Disait-elle souvent à son mari. Aria n'en fut pas le moins du monde affectée. Le peu de personnes qui pouvaient la voir constatait à quel point la compagnie des autres l'énerver ; oh ça, elle n'aimait pas ! Dès que ses parents détournaient son attention d'elle, elle se mettait à pleurer, agissant aussi égoïstement que sa mère.
Rapidement, les deux ans de Aria arrivèrent ; elle savait parler et marcher, parlant toujours d'elle à la troisième personne. Elle cherchait sa place dans le monde, le but de son existence ; elle ne le savait pas réellement mais, inconsciemment elle le faisait. Ses deux ans furent marquer par l'apposition sur son corps d'un sceau pour sa magie... Aria n'en garda aucune séquelle ; elle pleura énormément, cria, se débattait durant la cérémonie mais, après plus rien. Elle cessa de parler une semaine puis reprit ses activités aussi naturellement que possible . Aleyä en fut bien plus affectée, elle se pensait mauvaise mère mais, elle savait pertinemment ce qu'arrivait lorsqu'on attendait : la douleur n'en était que plus forte. Aria était une petite fille qui ne semblait affectée par rien au plan physique. Mentalement, peut-être ressentait-elle les effets néfastes de la magie, la douleur qu'elle provoquerait et tout le travaille qu'elle ferait pour pouvoir être une bonne magicienne. En tout cas, lorsqu'elle avait deux ans, tout cela ne la préoccupait pas. Bien loin du monde auquel elle allait être confronté, elle se baladait dans les jardins à la poursuite de papillons.
Aria continuait de grandir, sans doute bien trop vite. Ses parents lui apprirent la langue ancienne avant la langue courante ; elle ne s'en sortait pas mal du tout, elle apprenait vite, ne râlait jamais. Passant des heures à étudier, Aria aimait tout savoir. Curieuse comme pas deux, l'enfant posait beaucoup de questions, semblant apprendre les réponses par cœur dès qu'on les lui disait. Parfois même, on refusait de lui répondre et Aria s'obstinait tellement qu'on finissait par le lui dire.
Dès l'âge de ses sept ans, on commença à lui apprendre les arts martiaux combinés à la magie : tout d'abord le Kendo, où elle s'en sortait assez mal puis, le Judo et le karaté, disciplines dans lesquelles elle s'en sortait plutôt bien, voir, assez bien ; il n'était pas difficile pour elle de manipuler son corps et son esprit en même temps. Bien sûr, il y avait souvent des ratés mais, c'était bien moins difficile que de manier une arme en même temps qu'user de la magie.
Aria prenait toujours très au sérieux son entraînement ; elle ne manquait jamais aucun cours et insistait, lorsqu'elle était malade, pour en apprendre plus sur les techniques puisqu'elle ne pouvait pas faire de la pratique ! Jamais elle ne pensait à autre chose qu'à son entraînement.
Parfois, elle ratait les entraînements pour pouvoir prier, pour donner sa fois au Saint Prêtre, personnalité qu'elle respecte et qui lui sert de modèle. Aria prie souvent sans que ses parents - fervents croyants du Saint Prêtre - ne le sache. Ainsi grandit la jeune fille dont l'enfance passe assez rapidement ; elle s'exprime dans les deux langues mais, possède une préférence pour le langage courant, bien plus facile pour parler aux voyageurs dont elle apprend beaucoup de choses. Aria possède une imagination hors norme et aime la musique, elle s'est découverte une passion pour les arts lorsqu'elle rencontra, par tout hasard un peintre - musicien qui lui apprit quelques éléments et lui donna de son matériel, prit d'affection pour elle. Durant les années qui suivirent, jusqu'à ses treize ans, la vie d'Aria se déroule toujours de la même façon : entraînement - prières - un peu d'occupations diverses - apprentissage - découverte et rebelote.
Partie deux : L'adolescence d'une Aquarienne.
L'adolescence, contrairement à son enfance, se passa plutôt mal... Durant les premières années, de quatorze à quinze ans, rien de bien spécial ; certaines personnes s'amusaient à l'embêter, la plongeant dans une solitude qui, un peu plus tard la ravagerait. Elle se mettait à haïr la société mais, continuait à avoir foie, car le Saint Prêtre était toujours là, dans son esprit et dans son coeur. Elle ne cessait jamais de s'entraîner ou d'apprendre ; c'était ses passions.
Deux mois après ses quinze ans, Aria fut confronté à la mort trois fois... Ces trois incidents virent la terrasser. Sa mère, Aleyä, était tombée enceinte une nouvelle fois, son mari, père de Aria était des plus heureux et des plus comblés. Tous trois étaient très pressés de voir le nouvel enfant : sa mère pensait que ce serait un garçon, son père, au contraire, était certain que ça allait être une fille ! Aria, elle, se taisait et attendait. Un mois avant la naissance de la petite fille, l'auberge tournait à son plein, comme d'habitude. Aria aidait un peu ses parents qui étaient débordés. Aleyä, toujours de bonne humeur, sortait souvent faire des balades.
Un beau jour de printemps, ils décidèrent de fermer l'auberge pour la journée, exceptionnellement. Leur fille, Aria, avait un dur entraînement ce jour-là et passa la journée à la maison familiale. Aria, ne se souciant de rien puisque le Saint Prêtre veillait normalement sur sa famille, laissa ses parents partirent pour une longue promenade d'après-midi. Elle poursuivait avec acharnement son entraînement.
La journée passait lentement, Aria ne se sentait pas bien du tout ce jour-là. Une mauvaise impression, une boule dans le ventre et la gorge aussi serrée qu'un noeud de corde. Les nuages s'étaient épaissit durant l'après-midi et vers la fin de cette dernière il s'était mit à pleuvoir d'énormes gouttes qui semblaient faire des impacts à chaque fois qu'elles touchaient le sol. Aria était à la fenêtre de la maison de son maître d'entraînement, attendant que ses parents arrivent. Jamais ils ne revinrent... Beaucoup pensaient que Aleyä avait accouché et préférant le bébé, avait décidé de s'en aller... Que de mauvaises langues ! Aria ne pleurait pas, elle ne souriait pas, restant stoïque ; elle ne faisait rien, ne disait rien aux remarques que l'on disait face à ses parents.
« - Ne t'en fait pas, Aria... Le Saint Prêtre sera toujours là pour toi, ma chérie, n'oublie jamais ça. Le Saint Prêtre nous protège tous, il est l'élu de dieu, il est là pour nous... Tu comprends ? Pour nous tous ! Pour la nation de Aquaria ! »
Voilà le baratin qu'on lui avait servit durant toute son enfance... Aujourd'hui, Aria avait complètement perdu la fois. Si elle voyait le Saint Prêtre, elle l'écorcherait vif ! Durant les mois qui suivirent, Aria restait souvent seule dans l'auberge, à contempler les portraits de ses parents. Neuf mois après cet incident, neuf mois après avoir perdu sa mère, son père et celui ou celle qui aurait dû être sa petite ou son petit frère, Aria reprit l'entraînement ; elle allait beaucoup plus fort dans ses coups, elle n'avait plus aucune pitié. Ses sorts qui, auparavant étaient plus doux s'étaient transformés en armes.
C'est durant ce temps-là qu'elle connut Pouwic. L'animal faisait beaucoup de bruit dans la cave, sans doute affamé ! Au début, elle ne sut pas vraiment quoi faire mais, elle comprit bien vite qu'il se nourrissait seulement de chaire animal. La chose était attachante et elle en fit son animal de compagnie. Son familier, avec qui elle créa des liens ; toutefois, contrairement aux liens maître - familier, elle ne l'obligeait pas à rester avec lui. Durant ces mêmes mois, elle commença à parler seule... Parfois, elle semblait se disputer avec elle-même, alarmant ses proches. Vivant chez ses voisins, Aria faisait parfois peur à ces derniers qui la prenaient peu à peu pour une folle.
Pouwic et elle-même devinrent très proche, il semblait, lui aussi entendre la voix qui gisait dans ses pensées... Peut-être était-ce lui ? Aria reprenait peu à peu des couleurs, elle cachait son petit côté schizophrène à sa famille et faisait semblant d'avoir encore la fois. Jusqu'à ses dix-sept ans, cette situation devint facile à vivre. Après, Aria décida de s'en aller de chez ses voisins, prenant son indépendance dans l'auberge de ses parents qu'elle rouvrait de temps en temps. Aria aimait bien cette activité : elle avait finit son entraînement auprès de son maître, ne pouvant le perpétué que personnellement par des entraînements quotidiens. Sa soif de savoir grandissait de jours en jours, elle dévorait les bouquins en tout genre, s'était découverte une passion pour les plantes et les potions.
Cette soif de connaissance s'étendait à tous les domaines, que ce soit culinaire ou concernant l'art, la philosophie. Tous ces sujets la passionnait tant que durant un peu plus d'un mois, elle oublia complètement son entraînement pour pouvoir lire des livres, une situation qui ne la gênait absolument pas... Mais, tous les événements auxquels elle ne s'était faite, c'est-à-dire la fugue de ses parents, n'étaient pas finis...
Partie trois : Le début de la vie d'adulte d'une Aquarienne.
Quelques mois à peine après avoir acquis sa dix-septième année, des hommes vinrent voir Aria chez ses parents... Avec eux ? Les corps des défunts, retrouvés dans une faussé près d'un parc, sauvagement assassiné... À ce moment-là, tout s'écroula à l'intérieur de la jeune femme. Elle aurait aimé cent fois que ce soit un abandon plutôt que ça. Rien n'est pire que la mort d'une personne qui nous est chère. Là, c'était encore pire, puisqu'elle perdait deux personnes. Aria apprit qu'ils furent maintenu jusqu'à la naissance de la petite fille qui, par la suite, fut enlevé ; c'est à ce moment-là que ses parents furent tué et envoyé dans l'une des fausses. La rumeur de tout ceci fit mouche chez les voisins ; on ne l'approchait plus, elle était la fille maudite.
Aria reprit peu à peu ses prières ; au début, elle eut du mal, tenant toujours un peu dieu pour responsable puis, sachant que la bêtise humaine est infini, elle décida de reprendre la religion là où elle l'avait laissé. Dans son coeur était né un espoir de retrouver sa petite soeur qui avait disparu. Jusqu'à ses dix-huit ans, elle n'eut aucun problème avec les autres, elle souriait tout le temps, comme le faisait sa mère. Parfois, elle discutait même avec les autres personnes qui vivaient tout autour d'elle ; voisins, commerçants, clients ! Aria aimait bien cette vie-là et comprenait ce qu'avait vécu ses parents pendant qu'elle s'entraînait. Toujours en recherche de connaissances, Aria apprit bien vite que le monde n'était pas parfait...
C'est d'ailleurs durant les études des mondes qu'elle eut l'idée que, lorsqu'elle serait Reine d'une des nations - puisque ça pourrait arriver si le souverain mourrait - elle fonderait une armée, mettrait en place un monde parfait puis la détruirait ; des rêves de petite fille pour une fille assez grande.
Les jours passèrent et à vrai dire, Aria trouvait qu'ils passaient bien plus lentement que les années de vie qu'elle avait vécu jusqu'ici. Chaque jour, elle espérait qu'un homme apparaisse à la fenêtre, frappe à la porte et lui qu'on lui dise « Voici ta petite soeur » ou « Voici ton petit frère »... Mais, jamais ce jour ne viendra, Aria est lucide. Grandissant, elle apprend à contrôler sa magie, encore et toujours, augmente sa culture générale, jusqu'à ses dix-neufs ans...
Il y a quelques mois seulement, elle créa un lien fort et magique entre elle et son renard, Pouwic, lui donnant de sa magie afin qu'il l'aide durant ses combats.